Dépêche AFP (Agence France Presse) diffusée à
l'ensemble des journaux français le 3 octobre 2003
Les collectionneurs de pin's tentent la sortie du
purgatoire (MAGAZINE) par Serge ARNOLD
LOUVIERS,
3 oct (AFP) - Démodés, ringards, les collectionneurs de
pin's tentent une "sortie du purgatoire", dimanche à
Louviers (Eure) où se tient le "Premier salon
international du Pin's".
Une cinquantaine de "pins's maniaques" en quête de
renaissance vont exposer sur leurs tableaux en liège des
centaines de milliers d'"épinglettes", proposées à la
vente et à l'échange sur 200 mètres de tables installées
dans un complexe sportif.
"Ce qui se fait de mieux dans cet univers", assure
l'organisateur Jean-Paul Adam, journaliste de Louviers,
habitant à Pinterville (Eure).
Il possède "la plus importante collection" française
de pin's édités par les médias pour leur communication,
7.000 pièces différentes.
Il a créé, il y a cinq ans, le site internet
pins-collection.com, une des rares initiatives à avoir
entrenu la flamme de cette passion qui fut collective au
début des années 90 et un phénomène de société, et est
devenue brutalement confidentielle, presque honteuse.
Pour ce salon qui proclame, incantatoire, que "le
pin's n'est pas mort", Jean-Paul Adam a obtenu le
soutien de la ville de Louviers - la ville des
"possédées" au 17e siècle - dont le maire Frank Martin
assure: "On croyait cette passion éteinte mais le feu
couvait sous la cendre".
"Pape du pin's"
Ce festival de revenants va être animé par Jacques
Bescond, ex-gloire du badge métallique à épingle.
A la grande époque qui fut brève, il était le patron
du Bar romain, situé rue Caumartin (Paris 9e) près de
l'Olympia.
Ce bistrot a été la première bourse d'échange de
Pin's en France et Jacques Bescond animait alors des
salons où on se pressait par milliers.
Il éditait aussi des pin's, devenus quasiment
mythiques, à l'effigie de l'éléphant. On l'appelait le
"Pape du pin's".
Le pin's est arrivé en France en 1987 lors du tournoi
de tennis de Roland-Garros. Son apogée ce sont les
années 91-92: pas de communication d'entreprise sans
pin's.
Les prix s'envolent, le pin's entre dans le panthéon
des collectionneurs, à côté du timbre, et puis il ne
vaut plus rien.
Il n'y a plus d'argus, le dernier date de 1992, il
est introuvable. Ses prix doivent être divisés, pour les
meilleures pièces (pin's Zamac et pin's en porcelaine)
par 5 au moins.
Les autres sont à 0,10, 0,50 Euros, 10 Euros c'est
l'eldorado.
sa/ao/Glk
AFP FRS 124 4 G 412
FRA AFP-IT96
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