Revue de presse
23
août 1995
Article publié dans Le Courrier de l'Eure |
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Jean-Paul Adam adore
"épingler" ses confrères
Fervent
collectionneur de pin's, le journaliste du "Courrier de
l'Eure" a choisi de se spécialiser dans les "épinglettes
éditées par les journaux, les radios et les chaînes de
télévision.
Quand il arpente les foires à
tout, l'appareil photo en bandoulière, Jean-Paul Adam ne
se contente pas de chercher des clichés insolites pour
illustrer ses articles. Journaliste à l'édition de
Louviers du "Courrier de l'Eure", il scrute aussi les
étalages à la recherche de nouvelles pièces pour
enrichir sa collection de pin's. "Cela n'a rien
d'une passion honteuse, comme beaucoup le pensaient avec
dédain il y a quelques années. J'étais moi-même un peu
réticent au départ, quand la chasse aux pin's relevait
de l'hystérie collective. Le phénomène s'est calmé
aujourd'hui. L'effet de mode est passé et seuls
demeurent les authentiques collectionneurs. Notre
démarche est tout à fait comparable à celle de nos
homologues qui recherchent des timbres, des cartes
postales anciennes, des télécartes...."
En fait, c'est Véronique, son épouse, qui a transmis le
virus des pin's à Jean-Paul Adam. "J'étais
heureux de lui en ramener, quand on m'en offrait. Mais
j'avais quelques scrupules à les demander. Je ne
supportais pas à l'époque de voir tout le monde les
quémander". C'est paradoxalement quand le
phénomène a commencé à s'essouffler que le journaliste
du "Courrier" s'est "piqué" au jeu. "La plupart
des pin'smaniaques comme on les appelait alors ont
renoncé parce que leur collection n'était pas assez
structurée. Ils gardaient tout et n'importe quoi, sans
aucun fil conducteur. Seuls subsistent aujourd'hui ceux
qui ont choisi de constituer des thèmes".
Une
affaire de famille
Le "créneau" était
tout indiqué pour Jean-Paul Adam. "Je me suis
naturellement tourné vers les médias: presse écrite,
radios, chaînes et émissions de télévision..."
Le thème de son épouse est aussi lié à son métier.
Secrétaire de mairie à Acquigny, Véronique recherche les
pin's édités par les communes, les conseils généraux et
les conseils régionaux. Elle conserve aussi ceux de
l'Assemblée Nationale et des parfumeurs qui sont
splendides. De vrais bijoux montés sur épingle! Toute la
famille a succombé au charme des pin's, jusqu'à la
petite Hélène (4 ans et demi). "Elle possède
aussi son album. Il est rempli de pin's d'animaux et de
héros de dessins animés. Mais ce n'est pas tout. Il
arrive qu'elle mette la main sur de belles pièces que
nous destinions à l'échange!". Tant pis pour le
troc. Ses parents n'ont pas la force de résister à de
tels coups de cœur...
Chineurs dans l'âme, Véronique et Jean-Paul avaient
commencé à sillonner les foires à tout bien avant de
s'intéresser aux pin's. Aujourd'hui, ils n'en ratent
pratiquement aucune dans la région de Louviers... et
souvent au-delà pour dénicher de nouveaux trésors. "Nous
cherchons en priorité des pin's pour notre propre
collection. Mais nous essayons aussi de nous en procurer
autour de plusieurs thèmes sans aucun rapport avec les
villes ou les médias, pour les échanger avec d'autres
collectionneurs".
Ces derniers se font de plus en plus rares. Véronique et
Jean-Paul en rencontrent parfois sur les salons. Ils ont
recours aux petites annonces dans la presse spécialisée.
Mais c'est généralement à Pantin que la moisson est la
plus abondante. "Le Carré Marigny était
autrefois le temple du pin's. C'est fini. A notre
connaissance, le seul salon d'envergure qui subsiste est
celui qui se tient presque tous les mois près de
l'église de Pantin. Nous n'en revenons jamais les mains
vides".
Près
de 2.000 pin's différents
A ce jour, Véronique
et Jean-Paul Adam ont réuni près de 2.000 pin's
différents autour de leurs thèmes respectifs et leur
collection progresse toujours. "J'étais
philatéliste au départ, confie Jean-Paul.
Je me suis lassé des timbres. J'avais
l'impression de collectionner des images de chocolat en
complétant mes albums". C'est complètement
différent avec les pin's où il n'existe pratiquement
aucune référence: pas de catalogues, pas de cotes
fiables, pas de points de repère établis. Tout est à
inventer, sans risque de se ruiner. "L'argent
devient vite un obstacle quand on choisit une collection
trop répandue. Ce n'est pas le cas avec les pin's.
Certains d'entre eux s'arrachaient à prix d'or il y a
quelques années. Plus maintenant. Les cours se sont
effondrés. Pour parodier des vers célèbres, je dirais
qu'ils valent aujourd'hui bien moins qu'hier... et plus
que demain! En cherchant bien, on peut maintenant se
procurer les plus rares pour quelques dizaines de
francs!"
Le journaliste du "Courrier" et son épouse peuvent ainsi
laisser libre cours à leur passion. "C'est
parfait ainsi. Nous ne cherchons pas à spéculer en
amassant des richesses. Ce n'est pas le sentiment de
propriété qui nous intéresse dans la collection, mais
plutôt la quête permanente. Le pin's qui nous fait le
plus vibrer n'est pas celui que nous possédons déjà,
mais celui que nous rêvons de nous procurer".
De belles émotions en perspective car ils sont loin
d'avoir épuisé leur sujet. Jean-Paul Adam n'a pas fini
"d'épingler" ses confrères. Ils savent désormais que
c'est sans la moindre animosité!
S.B.
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